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Soif de culture

A Sevran comme ailleurs, le monde de la culture a su se réinventer face à la crise sanitaire. Des alternatives qui ne remplaceront pourtant jamais la rencontre avec l’autre.

Malgré la fermeture des équipements, les acteurs culturels sevranais ne chôment pas : reports des événements, information du public, maintien du lien avec les artistes… « Le mot qui symbolise ce que nous vivons depuis un an, c’est « Réactivité », soupire Frédéric Robin, directeur du conservatoire municipal. Nous devons sans cesse nous réadapter rapidement. » Pour Phaudel Khebchi, directeur de la Micro-Folie, « il faut à chaque fois anticiper tous les scénarios possibles pour être prêt en cas de réouverture. »

Il a également fallu repenser la culture et sa réception. Exposition en plein air ou virtuelles, événements retransmis en ligne, système de « Biblio drive »… Ces solutions restent pourtant des plans B, qui ne peuvent remplacer la richesse des propositions en présentiel. « Nous avons toujours tout fait pour maintenir la continuité du service public, mais nous avons hâte de pouvoir nous retrouver. On est constitué pour vivre des choses ensemble », affirme Jean François Bacon, adjoint au maire au développement culturel et à l’éducation populaire. « Ce qui manque c’est le relationnel, le contact humain », soupire Laurence Faugeroux, directrice de l’atelier Poulbot. Même constat du côté des bibliothèques municipales : « Même si nous avons pu rouvrir les équipements, l’annulation des animations pèse très lourdement sur les équipes, explique Karine Labous, responsable des actions culturelles du réseau. La bibliothèque ce n’est pas qu’un lieu où on emprunte des documents, c’est un lieu de vie, central pour tisser du lien social » Idem du côté du Théâtre de la Poudrerie dont l’activité repose sur la rencontre avec l’autre.

Penser l’après

Et si l’horizon semble enfin s’éclaircir, les confinements laisseront leur empreinte. « Ils ont engendré un désengagement au sein du conservatoire et du département arts plastiques, explique par exemple Jean François Bacon. C'est un préjudice très difficile à quantifier pour l’instant mais nous allons devoir tout faire pour raviver ces lieux de culture et cette pratique artistique. »

Tous planchent aussi sur les retrouvailles avec le public cet été. « On travaille sur un été festif et culturel, assure Jean François Bacon. Et les services culturels préparent une belle saison 2021-2022, avec des reports d’événements annulés et quelques nouveautés… » Un avenir plus lumineux et très attendu, aussi bien par les Sevranais que par les acteurs culturels municipaux.


4 questions à…
Jean François Bacon, adjoint au maire au développement culturel et à l’éducation populaire

En quoi la fermeture des équipements culturels est-elle compliquée à vivre pour la population ?
C'est compliqué d'une part pour les spectateurs, mais aussi pour les pratiquants. Il a été démontré qu’il existe un lien direct entre le niveau de pratique artistique amateure et le succès des manifestations culturelles. La crise sanitaire a engendré un désengagement au sein du conservatoire et du département arts plastiques. Nous réfléchissons à des ajustements pédagogiques et tarifaires pour permettre aux Sevranais de renouer avec la pratique artistique. C'est un préjudice très difficile à quantifier pour l’instant mais nous allons devoir tout faire pour raviver ces lieux de culture et cette pratique artistique.

Des dispositifs de substitution sont mis en place par les services culturels sevranais…
Nous avons toujours tout fait pour maintenir la continuité du service public, pour que les Sevranais puissent continuer à emprunter des livres, à suivre un cours de musique ou d’arts plastiques, à assister à des spectacles et des conférences à distance. Mais, même si nous tentons de conserver du lien, nous avons hâte de pouvoir nous retrouver. On est constitué pour vivre des choses ensemble.

Quelles sont les actions mises en place par la Ville pour soutenir les professionnels de la culture ?
La capacité de la ville à mener une politique de soutien aux artistes professionnels est très limitée. Des actions sont mises en place à l'échelle nationale, même si, pour moi, elles sont insuffisantes. Localement, nous avons fait tout notre possible pour soutenir les artistes, notamment en reportant les spectacles annulés dès que c’était possible et en n’exigeant pas le remboursement des acomptes versés.

Quelles perspectives pour la culture à Sevran ?
On souhaite de tout coeur que les équipements puissent rouvrir rapidement. En tout cas, nous sommes prêts. A chaque fois que nous avons pu reprendre un début d'activité, nous avons toujours veillé à respecter le protocole sanitaire. On travaille aussi sur un été festif et culturel. Et les services culturels préparent une belle saison 2021-2022, avec des reports d’événements annulés et quelques nouveautés…